
Les cascades de l'Hérault - court

Depuis la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée (col de la Serreyrède), ce sentier circule dans la forêt accrochée aux pentes du versant sud du Mont Aigoual. Ponctué d’éclairages variés sur la faune, la flore et la gestion forestière, le parcours progresse vers un spectaculaire belvédère sur les cascades de l’Hérault.
Les 14 patrimoines à découvrir
Maison forestière de la Serreyrède - © Jacques de Joly AgricultureLa Serreyrède
Avant 1861, la maison au col de la Serreyrède est habitée par deux familles de paysans. Ils avaient quelques bêtes et cultivaient un jardin potager, dont on retrouve les terrasses au dessus de la piste de la Caumette. À partir de 1861 la ferme est habitée par un garde forestier. Ce n’est qu’en 1883 qu’elle est rachetée par les Eaux et Forêts pour en faire une maison forestière. Ce fut d’ailleurs l’un des quartiers généraux du forestier George Fabre lors du reboisement de l’Aigoual. Aujourd’hui, le Parc national des Cévennes, l’Office du Tourisme et l’association « Terres d’Aigoual » se sont associés pour faire revivre la Serreyrède, avec l’aide de la Communauté de Communes Causses Aigoual Cévennes – Terres solidaires.
Boutique des producteurs - © Nathalie Thomas AgricultureAssociation "Terres d'Aigoual"
Le Parc national des Cévennes loue une partie du bâtiment à l'association permettant aux agriculteurs locaux d'écouler leurs produits en vente directe. Elle regroupe des agriculteurs souhaitant mieux valoriser leur production et partager leur savoir faire. Ils ont envie aussi de faire partager leur vision de l'agriculture:
- qualité dans leurs productions,
- exploitation de taille humaine,
- entraide.
Venez découvrir leurs produits !
- Histoire
Du taillis à la futaie de hêtres
Balise n° 1
Vers 1850, avant le reboisement, les cévenols utilisent massivement la ressource en bois pour le chauffage et l’industrie, notamment dans les filatures. Peu à peu, ne subsistent que quelques taillis de hêtre, coupés tous les 25 à 40 ans. De plus, le pâturage de dizaines de milliers de brebis réduit encore le tapis herbacé. Ce couvert végétal très fragilisé subit aussi le flot d’importantes précipitations : les épisodes cévenols. C’est dans ce contexte que va commencer le long travail des forestiers. Pour diminuer les risques et réinstaller un couvert forestier durable, la première technique possible est de partir de l’existant, et de convertir les taillis « ruinés » en futaies. - Milieu naturel
Futaie irrégulière
Ce peuplement forestier comporte des arbres très divers par leur diamètre, leur hauteur et leur âge. Les essences sont mélangées : le sapin domine, mais le hêtre est aussi présent, ainsi que le sorbier des oiseleurs et l’alisier blanc. On parle dans ce cas d’une « futaie irrégulière ». Cette orientation forestière a plusieurs intérêts : pérennité du couvert forestier, résistance à l’érosion des sols, meilleure résistance vis-à-vis des tempêtes ou des attaques de parasites, régularité de la production… Dans la petite clairière sur la gauche du sentier, avec la lumière qui arrive au sol, la régénération naturelle du hêtre et du sapin s’installe : le renouvellement de la forêt est assuré.
Drosera rotundifolia - © Bruno Descaves Milieu naturelMolière du Trévezel
Balise n° 3
Une tourbière est un matelas de matière végétale, peu ou pas décomposée du fait de l’accumulation d’eau et de l’acidité du sol sous climat froid. Ce milieu humide n’a pratiquement pas changé depuis plusieurs siècles. Appelés autrefois molières, soulages, sagnes ou fangas, ces espaces ont longtemps été dénigrés. Souvent « assainis », on comprend aujourd’hui tout l’intérêt de leur conservation. Les tourbières accueillent de nombreuses espèces plus ou moins spécifiques, comme cette petite plante carnivore, la droséra.- Savoir-faire
Forêt de production
Balise n° 2
Une autre technique pour obtenir un couvert forestier pérenne est la plantation ou le semis. Ce travail s’opère soit sur terrain nu, soit dans les peuplements existants. Lors des programmes de reboisement, la tâche fut gigantesque, nécessitant 900 000 journées de travail, la plantation de 60 millions de résineux et 7 millions de feuillus, et le semis de 38 tonnes de graines ! L’épicéa et les pins, qui supportent la plantation en pleine lumière et poussent assez vite, furent largement utilisés. Le sapin a été préféré sous couvert forestier. - Histoire
Georges Fabre
Polytechnicien, sorti major de sa promotion de l’École forestière de Nancy, le forestier Georges Fabre va pendant trente ans consacrer son énergie aux reboisements des montagnes de la Lozère et du Gard, dans le but de stabiliser les sols mais aussi de fournir du travail à une population qui était toute entière condamnée à l’exode rural. Il est à l’initiative de la construction de l’Observatoire de l’Aigoual en 1894. En s’associant au Club cévenol et au Club alpin français, il a engagé les prémices d’un « tourisme patrimonial » (création du Grand Hôtel de l’Aigoual, construction d’un abri et installation d’une table d’orientation au sommet de l’Aigoual, etc.) qui se perpétue aujourd’hui.
Ligne de partage des eaux - nathalie.thomas GéologieLa ligne de partage des eaux
Le relief actuel crée une frontière entre Atlantique et Méditerranée : selon le versant, les eaux coulent vers la mer ou vers l'océan. Ceci est dû au soulèvement du seuil Cévenol, provoqué par l'activité de la faille des Cévennes longeant le Languedoc. Ce seuil marque la frontière géographique par le contraste entre le versant nord-ouest, verdoyant au relief atténué, et le versant sud-et, abrupt où l'érosion est toujours puissante vers des altitudes rapidement très basses en Languedoc.La Serreyrède - nathalie.thomas EauFrontière climatique
Le col constitue aussi une frontière climatique. Quand le versant atlantique, sous vent d'ouest dominant, est arrosé par les pluies assez réparties dans l'année, le versant méditerranéen, plus sec et chaud, oppose au vent de sud-est (le « marin ») qui souffle parfois, une barrière massive obligeant l'air humide à s'élever brusquement. L'eau des nuages se condense alors, ce qui donne parfois lieu aux « épisodes cévenols », où des trombes d'eau s'abattent (600 mm en 24h) provoquant des crues catastrophiques. L'Aigoual, Mt Aigualis, le pluvieux (A. Bernard) porte bien son nom ! Après la Savoie, c'est l'endroit le plus arrosé de France.Tulipes sauvages - Gaël Karczewski Milieu naturelA la lisière
Cette clairière appartient aux milieux ouverts. Ces milieux lumineux abritent de nombreuses espèces (fleurs, papillons sauterelles…) Certaines d’entre-elles sont même spécifiques aux lisières, « interfaces » entre forêts et clairières. Ainsi la préservation de milieux ouverts, en régression sur le massif, constitue un enjeu important pour la biodiversité.
La chouette de tengmalm - Gaël.Karczewski FauneLa chouette de Tengmalm
Les loges de pic abandonnées sont une aubaine pour de petits mammifères et d’autres oiseaux comme la chouette de Tengmalm. Une chouette nordique venue s'installer à huit cent mètres d’altitude. Discrète, elle se cantonne au cœur des massifs forestiers. Elle est repérable à son chant sonore et doux en mars. Pour favoriser le maintien de cette espèce, le Parc national des Cévennes et l'Office national des forêts préservent les arbres à loges des coupes et la vieille forêt.Erable plane - Jean-Pierre Malafosse FloreUne forêt en libre évolution
Le chêne blanc, pubescent ou « rouvre », s’implante naturellement entre 500 et 1 000 m. Ici exposé au sud, à l’abri des vents dominants et sur un sol maigre de zone rocheuse, il sort vainqueur de la compétition et se hisse au-delà de sa limite habituelle d’altitude. Contrairement au hêtre, le chêne est une essence de lumière : notez la différence de recouvrement des houppiers et la richesse de la végétation au sol. Cette zone est « évolution naturelle », aucune exploitation n’y est réalisée. De nombreuses espèces sont observables : sorbier des oiseleurs, érable plane, alisier blanc...© R. Descamps EauDeux cascades... cherchez l'Hérault !
Hésitant entre débit et longueur devant ces deux brins de rivière, les géographes ont finalement désigné le cours en contre bas comme l’Hérault, alors que la cascade en face a été baptisée la Dauphine. Deux plantes remarquables sont présentes ici : le grand orpin, avec ses feuilles « grasses » consommées par les chenilles d’un papillon en fort déclin sur tout le Massif central : l’apollon (à observer entre la mi-juillet et la mi-août) ; la saxifrage de Prost qui forme des coussinets réguliers facilement reconnaissables. Ils permettent de mieux conserver le peu d’eau disponible. C’est une plante endémique des Cévennes.
Les îlots de sénescence - © Valère Marsaudon Milieu naturelÎlot de sénéscence
Les îlots de sénescence sont des zones de protection au milieu de zones de production. Répartis sur l’ensemble du massif forestier exploité, ils permettent une libre évolution de la forêt. L’apparition progressive de bois mort, d’arbres de grande dimension présentant des cavités ou autres « micro-habitats » favorise l’installation de tout un cortège d’espèces spécifiques. : insectes saproxyliques (mangeurs de bois mort) et champignons mais aussi oiseaux et mammifères.
Description
- Départ : Maison de l'Aigoual
- Arrivée : Maison de l'Aigoual
- Communes traversées : Val-d'Aigoual
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
Sentier étroit et escarpé, bonnes chaussures indispensables. Les randonnées équestre et à VTT ne sont pas autorisées ou adaptées sur les sentiers d'interprétation.
Lieux de renseignement
Maison du tourisme et du Parc national des Cévennes, La Serreyrède
Col de la Serreyrède, 30570 Val d'Aigoual
La Maison de l'Aigoual abrite l'office de tourisme Mont Aigoual Causses Cévennes et la maison du Parc national. C'est un espace d’accueil, d'information et de sensibilisation sur le Parc national des Cévennes et ses actions, sur l'offre de découverte et d'animation ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc.
Sur place : expositions temporaires, animations au départ du site et boutique
Transport
Pour consulter les horaires actualisés et planifier votre trajet, utilisez le calculateur d'itinéraires ci-dessous en renseignant l'arrêt d'arrivée : VAL-D'AIGOUAL - La Serreyrede
Accès routiers et parkings
Col de la Serreyrède, par la D 986 Camprieu - Valleraugue ou par la D 48 depuis Le Vigan
Stationnement :
Source

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