La Diligence

Le CNRS (Centre national de la Recherche Scientifique) a installé ici une station hydrométrique pour mesurer le niveau des eaux et connaître le débit du ruisseau. Une échelle limnimétrique (échelle graduée verticale) est bien visible. Elle est complétée par une sonde de pression reliée à une centrale d'acquisition informatique. Ce dispositif de surveillance fait partie d'un ensemble de stations disposées en plusieurs points de la vallée Borgne. Les enregistrements réalisés ont permis de démontrer le rôle des tancats dans la circulation de l'eau (cf précieuses réserves) et permettent de verifier l'effet des différentes mesures de réhabilitation de ces ouvrages et d'entretien de la végétation riveraine.

Afin de stocker l'eau, notamment pendant les périodes sèches, les hommes ont creusé et construit de nombreuses gorgas. Ces réservoirs permettaient ensuite d'approvisionner jardins, champs et moulins. Ils étaient alimentés par des sources ou des rivières dont l'eau était détournée par une paissièira et acheminé par un besal ou béal.

Les besals ou béals sont des canaux aménagés pour apporter et répartir l'eau là où l'on en a besoin : parcelles de cultures, jardins, moulins... Leur création et leur entretien étaient généralement l'oeuvre d'un travail collectif. La répartition de l'eau entre les differents usagers était effectuée au moyen de petites vannes (esclafidors) : leur ouverture et fermeture à des heures précises du jours étaient réglées par un droit coutumier et sujet à de disputes et procédures.

Au fil des valats (ruisseaux encaissés des Cévennes), les hommes ont réalisé de nombreux ouvrages pour maîtriser l'eau. Témoins de leur labeur et de la culture locale, ils représentent un patrimoine hydraulique précieux. Afin de le conserver, un chantier "Ressource en eau" a permis, de 2003 à 2006, de restaurer et réhabiliter plus de 400 tancats, ces barrages en pierre sèche qui contribuent à casser la vitesse de l'eau , à retenir, les sédiments transportés et à constituer de petites terrasses de culture. De plus, en période sèche, l'eau stockée derrière chaque tancat, qui circule lentement dans les sédiments, est restituée progressivement et régule le débit du ruisseau.

Le chemin rocailleux s'élargit avec des renforts en pierre côté pente qui indiquent qu'il fut emprunté naguère par de grands troupeaux. Cette draille menait de Saint-Jean-du-Gard aux estives de l'Aigoual. Au col du Mercou (570 m), on découvre au nord un panorama sur la corniche des Cévennes. Ce col était un lieu d'échanges et de commerce où se tenait un marché. L'étymologie de ce nom fait référence à Mercure, dieu des voyageurs et du commerce. Melkart, divinité phénicienne, est aussi évoquée : des commerçants sémites ont laissé des traces de leur passage dans l'architecture de vieux ponts protohistoriques. Melkart ou Melquart était la puissance tutélaire de la cité de Tyr, dont le nom en phénicien signifiait « le roi fort », dieu des richesses, de l'industrie et de la navigation. Son culte remonte au Xe s. av. J.C.